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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/105

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mais inventé d’armes réellement propres à l’attaque ou à la défense. Ils paraissent également incapables de former un plan vaste de conquête ou de gouvernement, et les nations des zones tempérées abusent cruellement de l’infériorité reconnue de leurs facultés intellectuelles. On embarque annuellement sur la côte de Guinée soixante mille noirs, qui ne reviennent jamais dans leur patrie. On les charge de chaînes[1], et cette émigration continuelle, qui, dans le cours de deux siècles, aurait pu fournir des armées susceptibles de subjuguer l’univers, atteste les crimes de l’Europe et la faiblesse des Africains.

L’Orient. La guerre de Perse. A. D. 365-378.

IV. Les Romains avaient fidèlement exécuté le traité ignominieux auquel l’armée de Jovien devait son salut, et leur renonciation solennelle à l’alliance de l’Arménie et de l’Ibérie exposait ces deux royaumes, sans défense, aux entreprises du monarque persan[2]. Sapor entra dans l’Arménie à la tête d’un corps formidable de cuirassiers, d’archers et d’infan-

    times, et ceux de l’intérieur du pays l’ont été par des colonies moresques.

  1. Hist. philosoph. et polit., etc., t. IV, p. 192.
  2. L’autorité d’Ammien est décisive (XXVII, 12). Moïse de Chorène (l. III, c. 17, p. 249, etc. ; c. 34, p. 269) ; Procope (De bell. Pers., l. I, c. 5, p. 17, édit. Louvre), ont été consultés ; mais le témoignage de ces historiens, qui confondent des faits différens, répètent les mêmes événemens, et adoptent les faits les plus étranges, ne doit être employé qu’avec beaucoup de restriction et de circonspection.