Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/170

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siblement éloignés par la terreur de leur voisinage ; et l’affluence des tribus fugitives de la Scythie devait nécessairement augmenter les forces des Huns ou resserrer leur territoire. Les noms barbares et peu connus de ces différentes hordes blesseraient l’oreille du lecteur, sans rien présenter à son intelligence ; mais je ne puis me dispenser d’observer que le nombre des Huns du Nord dut être considérablement augmenté par la dynastie du Sud, qui, dans le cours du troisième siècle, se soumit au gouvernement des Chinois ; que les plus braves guerriers de cette nation durent chercher et suivre les traces de leurs compatriotes libres et fugitifs, et oublier, dans les revers communs de leur infortune, les divisions qu’avait occasionnées entre eux la prospérité[1]. Les Huns, avec leurs troupeaux, leurs femmes, leurs enfans, leur suite et leurs alliés, se transportèrent sur la rive occidentale du Volga, et s’avancèrent audacieusement sur les terres des Alains, peuple de pasteurs, qui occupait ou dévastait une vaste étendue des déserts de la Scythie. Les Alains couvraient de leurs tentes les plaines situées entre le Tanaïs et

    dernes. Voyez les laborieuses recherches de M. d’Anville, géographe qui n’est étranger à aucun siècle ou climat du globe (Mém. de l’Acad., t. II, p. 125-502 ; Mesures itinér., p. 154, 167).

  1. Voyez l’Hist. des Huns, t. II, p. 125-144. L’histoire suivante (p. 145-277) de trois ou quatre dynasties des Huns, prouve avec évidence que leur long séjour à la Chine n’avait point amolli leur courage.