Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/22

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térieure donne lieu de penser que son indiscrétion fut plutôt l’effet de l’esprit militaire que d’un grand zèle pour le christianisme. Julien lui pardonna et continua d’employer un homme dont il estimait le mérite[1]. La réputation que Valentinien avait acquise sur les bords du Rhin prit un nouvel éclat dans les événemens variés de la guerre de Perse. La célérité et le succès avec lesquels il exécuta une commission importante, lui valurent la faveur de Jovien et le commandement honorable de la seconde école ou compagnie de ses gardes du palais. Parti d’Antioche avec l’armée, Valentinien était arrivé dans ses quartiers d’Ancyre, lorsque, sans l’avoir prévu, sans crime et sans intrigue, il fut appelé, dans la quarante-troisième année de son âge, au gouvernement absolu de l’Empire romain.

Valentinien est reconnu empereur par l’armée. A. D. 364, 26 février.

Le vœu des ministres et des généraux aurait eu peu de valeur, s’il n’eût été confirmé par l’approbation de l’armée. Le vieux Salluste, instruit par une longue expérience des caprices inattendus qui peuvent déterminer une assemblée populaire, proposa

    l’eau lustrale. (Sozomène, l. VI, c. 6 ; Théodoret, l. III, c. 15.) Cette espèce de défi public pouvait convenir à Valentinien ; mais elle ôte toute vraisemblance à ce qu’on a dit de l’indigne délation du philosophe Maxime, qui supposerait un délit plus secret. (Zosime, l. IV, p. 200-201.)

  1. Socrate (l. IV), Sozomène (l. VI, c. 6) et Philostorg. (l. VIII, c. 7, avec les Dissertations de Godefroy, p. 293) disent que ce pardon fut précédé d’un exil à Mélitène ou en Thébaïde : le premier est possible.