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de l’empereur fut bientôt suivie de celle de son puissant général Mellobaudes, roi des Francs, qui conserva jusqu’à la fin de sa vie une réputation équivoque, juste récompense de sa politique intrigante et ténébreuse[1]. Ces exécutions pouvaient être nécessaires à la tranquillité publique ; mais l’heureux usurpateur, dont l’autorité était reconnue par toutes les provinces de l’Occident, eut le mérite et la satisfaction de se vanter qu’excepté ceux qui périrent par le hasard des combats, son triomphe n’avait coûté la vie à aucun de ses sujets[2].

Traité de paix entre Théodose et Maxime. A. D. 383-387.

Cette révolution avait été terminée avec tant de rapidité, que Théodose apprit la défaite et la mort

    On peut tirer quelques faibles lumières des Chroniques, et découvrir plus d’un mensonge dans Sozomène (l. VII, c. 13) et dans Socrate (l. V, c. 2). L’autorité de saint Ambroise est la plus authentique (t. I, Enarrat. in Psalm. LXI, p. 961 ; t. II, épit. 24, p. 888, etc. ; et De obitu Valentin. consolat., no 28, p. 1182).

  1. Pacatus (XII, 28) fait l’éloge de sa fidélité, tandis que la Chronique de Prosper atteste sa perfidie, et l’accuse de la perte de Gratien. Saint Ambroise, qui sentait le besoin de se disculper lui-même, se borne à blâmer la mort de Vallion, fidèle domestique de Gratien (t. II, epist. 24, p. 291, édit. Benedict.).
  2. Il protesta nullum ex adversariis nisi in acie accubuisse. (Sulpice-Sévère, in Vit. B. Martin., c. 23.) L’orateur de Théodose donne à la clémence de Maxime des louanges d’autant moins suspectes, qu’elles sont accordées à contre cœur. Si cui ille, pro cæteris sceleribus suis, minus, crudelis fuisse videtur. (Panegyr. vet., 12, 28.)