Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/47

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tère et de leur gouvernement. Ce n’est pas du maître d’Innocence que nous aurions dû espérer un tendre intérêt pour le bien-être de ses sujets. Cependant Valentinien condamna l’exposition des enfans nouvellement nés[1], et plaça dans quatorze quartiers de Rome quatorze médecins savans auxquels il accorda un revenu et des priviléges. Un soldat ignorant eut le bon sens de pourvoir, par d’utiles et généreuses fondations, à l’éducation de la jeunesse, et de prêter ainsi un appui aux sciences alors sur leur déclin[2]. Il voulut qu’on enseignât les règles de la grammaire et de l’éloquence, en grec et en latin, dans les capitales de toutes les provinces ; et comme on accordait aux différentes écoles un local et des priviléges en proportion de la grandeur des villes où elles étaient situées, les académies de Rome et de Constantinople réclamèrent une juste prééminence. Les fragmens

  1. Voyez le Code de Justin., l. VIII, tit. 52, leg. 2. Unusquisque sobolem suam nutriat. Quòd si exponendam putaverit, animadversioni quæ constituta est subjacebit. Je n’entreprendrai point ici de décider entre Noodt et Binkershoek, depuis quand et jusqu’à quel point cette odieuse pratique était condamnée ou abolie par les lois, la philosophie et les progrès de la société civilisée.
  2. Le Code de Théodose explique ces institutions salutaires, l. XIII, tit. 3, De professoribus et medicis ; l. XXIV, tit. 9, De studiis liberalibus urbis Romæ. Outre Godefroy, notre guide ordinaire, nous pouvons consulter Giannone (Istoria di Napoli, t. I, p. 105-111), qui a traité ce sujet intéressant avec le zèle et l’attention d’un homme de lettres qui étudie l’histoire de son pays.