Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/485

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toute la durée d’un travail si considérable, les Romains furent exposés aux fréquentes attaques d’un ennemi impatient. Le désespoir et la faim durent souvent pousser les Barbares à de violens efforts contre les remparts dont on cherchait à les environner. Stilichon céda peut-être quelquefois à l’ardeur de ses braves auxiliaires, qui demandaient à grands cris l’assaut du camp des Germains ; et ces entreprises réciproques ont pu donner lieu aux combats sanglans et opiniâtres qui ornent le récit de Zosime et les chroniques de Prosper et de Marcellin[1]. Un utile secours d’hommes et de provisions avait été introduit dans les murs de Florence ; l’armée affamée de Radagaise se trouvait à son tour assiégée ; et le chef orgueilleux de tant de nations belliqueuses, après avoir vu périr ses plus braves guerriers, n’eut bientôt plus d’autre ressource que de se rendre sur la foi d’une capitulation ou de la clémence de son vainqueur[2] ; mais la mort de cet illustre captif, ignominieusement décapité, déshonora le triomphe

    de Radagaise pouvait être placé à Fæsule ou Fiesole, à trois milles de Florence, et devait être environné par les fortifications des Romains comme le reste de l’armée.

  1. Voyez Zosime (l. V, p. 331) et les Chroniques de Prosper et de Marcellin.
  2. Olympiodore (apud Photium, p. 180) emploie l’expression de προσηταιρισατο, qui semble annoncer une alliance solide et amicale, et rendrait Stilichon encore plus coupable. Le paulisper detentus, deinde interfectus d’Orose, est déjà suffisamment odieux.