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2o. la Bretagne ou Angleterre, 3o. l’Afrique, 4o. l’Orient, et 5o. le Danube, donnera une idée plus juste de l’état militaire de l’empire sous les règnes de Valens et de Valentinien.

Allemagne. Les Allemands envahissent la Gaule. A. D. 365.

I. Ursace, grand-maître des offices[1], avait offensé les ambassadeurs des Allemands par une conduite dure et hautaine, et en diminuant, par une économie mal placée, la valeur et la quantité des présens qu’ils se croyaient autorisés à réclamer, soit à titre d’usage ou de convention, à l’avènement d’un nouvel empereur. Ils ne dissimulèrent point leur profond ressentiment d’une insulte qu’ils regardaient comme nationale, et le communiquèrent à leurs compatriotes. Le soupçon du mépris enflamma l’âme irascible des chefs, et la jeunesse guerrière courut aux armes. Avant que Valentinien eût pu traverser les Alpes, les villages de la Gaule étaient en feu ; [A. D. 366. Janvier.]et les Allemands avaient mis les captifs et les dépouilles en sûreté dans leurs forêts, avant que le général Dagalaiphus pût parvenir à les joindre. Au commencement de l’année suivante, les forces militaires de toute la nation s’assemblèrent en colonnes profondes et solides, et forcèrent le passage du Rhin pendant le froid rigoureux d’un hiver des pays septentrionaux. Deux comtes romains furent défaits et mortellement blessés ; et l’étendard des Hérules et des Bataves resta entre les mains des Allemands,

  1. Ammien, XXVI, 5. Valois ajoute une note longue et intéressante sur le maître des offices.