Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/159

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rière, placée par Théodose dans un des plus fertiles cantons de la Phrygie[1], comparait impatiemment les bénéfices faibles et lents des travaux de l’agriculture aux résultats brillans des brigandages d’Alaric et aux récompenses libérales qu’il accordait à la valeur ; et leur chef était offensé de la manière désobligeante dont il avait été reçu dans le palais de Constantinople. Une province pacifique et opulente, située au centre de l’empire, entendit avec étonnement le cliquetis des armes ; et un vassal, opprimé et méprisé tant qu’il avait été fidèle, reprit la considération en reprenant le caractère d’ennemi et de Barbare. Les vignes et les campagnes situées entre le cours rapide du Marsias et les sinuosités du Méandre[2], furent consumées par la flamme. Les murs

    aurait pu réserver pour des événemens plus importans. Voyez aussi Socrate (l. VI, c. 6) et Sozomène (l. VIII, c. 4). Le second livre de Claudien contre Eutrope est un beau morceau d’histoire, quoique imparfait.

  1. Claudien (in Eutrop., l. II, 237-250) observe très-judicieusement que le nom de l’ancienne Phrygie s’étendit au loin de tous les côtés, jusqu’au temps où elle fut resserrée par les colonies des Bithyniens de Thrace, des Grecs, et enfin des Gaulois. Sa description (II, 257-272) de la fertilité de la Phrygie et des quatre rivières qui charrient de l’or, est juste et pittoresque.
  2. Xénophon., Retraite des dix mille, l. I, p. 11-12, éd. Hutc. ; Strab., l. XII, p. 865, édit. Amst. ; Q. Curt., l. III, c. 1. Claudien compare la jonction du Marsias et du Méandre à celle de la Saône et du Rhône ; avec cette différence cependant, que la plus petite des rivières ; de Phrygie, au lieu