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Olybrienne, et à chaque génération, le nombre des consulats s’y multiplia par une espèce de droit héréditaire[1]. La famille Anicienne surpassait toutes les autres par sa piété comme par ses richesses. Les Aniciens furent les premiers du sénat qui embrassèrent le christianisme : on peut supposer qu’Anicius Julien, depuis consul et préfet de Rome, expia, par sa prompte docilité à accepter la religion de Constantin, le crime d’avoir suivi le parti de Maxence[2]. Probus, chef de la maison des Aniciens, augmenta par son industrie l’opulence de la famille. Il partagea avec l’empereur Gratien les honneurs du consulat, et occupa quatre fois le poste distingué de préfet du prétoire[3]. Ses vastes possessions étaient répandues

  1. … Fixus in omnes
    Cognatos procedit honos ; quemcumque requiras
    Hâc de stirpe virum, certum est de consule nasci.
    Per fasces numerantur avi, semperque renatâ
    Nobilitate virent : et prolem fata sequuntur.

        Claudien, in Prob. et Olyb. cons. 12, etc. Les Anniens, dont le nom semble s’être confondu dans celui des Aniciens, furent illustrés par plusieurs consulats, depuis le temps de Vespasien jusqu’au quatrième siècle.

  2. Le titre de premier des sénateurs chrétiens paraît justifié par l’autorité de Prudence (in Symmach., I, 553) et par l’éloignement des païens pour la famille Anicienne. Voyez Tillemont, Hist. des emper., t. IV, p. 183 ; V, p. 44, Baronius, Annal. A. D. 312, no 78 ; A. D. 322, no 2.
  3. Probus… claritudine generis, et potentiâ, et opum magnitudine, cognitus orbi romano, per quem universum pæne patrimonia sparsa possedit, justè an secùs non judicioli est nostri. Ammien-Marcellin, XVII, 11. Ses enfans et