Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/247

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Dèce à celui de Théodose le jeune. C’était entre ces deux époques que le siége du gouvernement avait été transporté de Rome dans une ville nouvelle sur les rives du Bosphore de Thrace ; et l’abus de l’esprit militaire avait disparu devant un système factice d’obéissance cérémonieuse et servile. Le trône de Dèce, persécuteur des chrétiens, était occupé depuis long-temps par une succession de princes orthodoxes, qui avaient anéanti les divinités fabuleuses de l’antiquité ; et la dévotion publique s’empressait à élever les saints et les martyrs de l’église catholique sur les autels de Diane et d’Hercule. L’union de l’Empire romain n’existait plus ; son antique majesté rampait dans la poussière ; et des essaims de Barbares inconnus, sortis des régions glacées du Nord, avaient établi victorieusement leur empire dans les plus belles provinces de l’Europe et de l’Afrique.