Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/279

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Cet aventurier gaulois, qu’Ætius avait recommandé au roi des Huns, s’était engagé à favoriser les ministres de Constantinople, à condition qu’ils lui feraient épouser une femme riche et d’un rang distingué. La fille du comte Saturnin fut choisie pour acquitter l’engagement de son pays. La répugnance de la victime, quelques troubles domestiques, et l’injuste confiscation de sa fortune, refroidirent l’ardeur de l’avide Constance ; mais il réclama, au nom d’Attila, une alliance équivalente ; et après bien des détours, des excuses et des délais inutiles, la cour de Byzance se trouva forcée de sacrifier à cet insolent étranger la veuve d’Armatius, que sa naissance, ses richesses et sa beauté plaçaient au premier rang des matrones romaines. Attila exigea qu’en retour de ces onéreuses et importunes ambassades, l’empereur d’Orient lui envoyât aussi des ambassadeurs ; et pesant avec orgueil le rang et la réputation des envoyés, il daigna promettre qu’il viendrait les recevoir jusqu’à Sardica, s’ils étaient revêtus de la dignité consulaire. Le conseil de Théodose éluda cette proposition, en représentant la misère et la désolation de Sardica ; il hasarda même d’observer que tout officier de l’armée ou du palais impérial avait un titre suffisant pour traiter avec le plus puissant prince de la Scythie. Maximin, courtisan sage et respectable[1], qui

    a clairement distingué deux différentes personnes qui portaient le nom de Constance, et que la similitude des événemens de leurs vies pouvait faire aisément confondre.

  1. Dans le traité de Perse, conclu en 422, le sage et