Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/322

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sa conservation au mérite de saint Loup. La Providence enleva saint Serval de ce monde, pour lui éviter la douleur de contempler la ruine de Tongres, et les prières de sainte Geneviève détournèrent Attila des environs de Paris ; mais la plupart des villes de la Gaule, également dépourvues de saints et de soldats, furent assiégées et emportées d’assaut par les Huns, qui se conduisirent à Metz[1] selon les maximes qu’ils avaient coutume de pratiquer à la guerre. Ils massacrèrent sans distinction les prêtres à l’autel, et les enfans qu’au moment du danger l’évêque s’était hâté de baptiser. Cette ville florissante fut livrée aux flammes, et une petite chapelle solitaire, dédiée à saint Étienne, indiqua depuis le terrain que Metz

    rations, en ce qu’ils ont été forcés de mêler à leurs fables l’histoire de leur temps. Voyez les Vies de saint Loup, de saint Anian, les évêques de Metz, sainte Geneviève, etc., dans les Historiens de France, tom. I, p. 644, 645, 649 ; t. III, p. 369.

  1. On ne peut concilier les doutes du comte du Buat (Hist des peuples, t. VII, p. 539-540) avec aucun principe de raison ou de saine critique. Saint Grégoire de Tours n’affirme-t-il pas la destruction de Metz en termes précis et positifs ? Est-il possible qu’à peine un siècle après l’événement saint Grégoire et tout le peuple se trompassent sur le sort d’une ville où résidaient alors leurs souverains, les souverains d’Austrasie ? Le savant comte, qui semble avoir entrepris l’apologie d’Attila et des Barbares, en appelle au faux Idatius, parcens civitatibus Gernaniæ et Galliæ, et oublie que le véritable Idatius a clairement affirmé, plurimæ civitates effractæ, au nombre desquelles il compte Metz.