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de cet empereur était déjà terminé ; et le malheur d’un ami qu’il avait placé sur le trône, blessait également l’intérêt et l’orgueil de Théodoric[1].

Avitus est déposé A. D. 456. 16 oct.

Séduit par les sollicitations pressantes du peuple et du sénat, Avitus avait consenti à fixer sa résidence à Rome, et avait accepté le consulat pour l’année suivante. Au premier de janvier, son gendre Sidonius Apollinaris célébra ses louanges dans un panégyrique de six cents vers ; mais cette composition, quoique récompensée d’une statue de cuivre[2], fait peu d’honneur à son génie et à sa véracité. Le poète, si toutefois on peut lui prostituer cet honorable nom, s’étend avec exagération dans cet ouvrage sur le mérite de son père et de son souverain ; et sa prédiction d’un règne long et glorieux fut bientôt démentie par l’événement. Dans un temps où la dignité impériale se bornait presque à une première part dans les travaux et les dangers, Avitus se livrait à tous les plaisirs de la voluptueuse Italie. L’âge n’avait pas éteint ses penchans amoureux, et l’on prétend que ceux dont les femmes avaient cédé à ses séductions ou à sa violence, étaient encore l’objet

  1. La guerre des Suèves est la partie la plus authentique de la Chronique d’Idatius, qui, comme évêque d’Iria Flavia, en avait été le témoin et la victime. Jornandès (c. 44, p. 675, 676, 677) s’est étendu avec plaisir sur la victoire des Goths.
  2. Dans un des portiques ou galeries de la bibliothèque de Trajan, parmi les statues des écrivains et des orateurs célèbres, Sidon. Apoll. (l. IX, epis. 16, p. 284 ; Carm. VIII, p. 350).