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ou de la main des bourreaux. Cependant ses restes furent transportés avec décence à Brioude, dans sa province, et déposés aux pieds de son saint patron[1]. Avitus ne laissa qu’une fille mariée à Sidonius Apollinaris, qui hérita du patrimoine de son beau-père en regrettant de voir anéantir ses espérances publiques et personnelles. Son ressentiment lui fit joindre, ou du moins soutenir le parti des rebelles de la Gaule, et le poète commit quelques fautes qu’il lui devint nécessaire d’expier par un nouveau tribut d’adulation en l’honneur du monarque régnant.[2]

Caractère et élévation de Majorien. A. D. 457.

Le successeur d’Avitus présente la découverte heureuse d’un caractère héroïque tel qu’on en voit

    (De gloriâ Martyrum, l. II, in Max. Bibl. Patrum, t. II, p. 861-871) dans lequel il raconte une cinquantaine de miracles ridicules opérés par ses reliques.

  1. Saint Grégoire de Tours (l. II, c. 11, p. 168) est concis, mais exact, en parlant du règne de son compatriote. L’expression d’Idatius, Caret imperio, caret et vitâ, semble annoncer que sa mort fut violente ; mais il faut qu’elle ait été secrète, puisque Evagrius (l. II, c. 7) a pu supposer qu’il est mort de la peste.
  2. Après s’être modestement justifié par l’exemple de ses confrères Virgile et Horace, Sidonius avoue sincèrement sa faute, et promet de la réparer.

    Sic mihi diverse nuper sub Marte cadenti,
     Jussisti placido Victor ut essem animo.
    Serviat ergo tibi servati lingua poëtæ,
     Atque meæ vitæ laus tua sit pretium.

        Sidon. Apoll., Carm., IV, p. 308.
    (Voyez Dubos, Hist. crit., t. I, p. 448, etc.)