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Majorien se prépare à chasser les Vandales de l’Afrique. A. D. 457.

Tandis que Majorien travaillait assidûment à rappeler chez les Romains le bonheur et la vertu, il eut à combattre Genseric, le plus formidable de leurs ennemis par son caractère et sa situation. Une flotte de Maures et de Vandales aborda à l’embouchure du Luris ou Garigliano ; mais les troupes impériales surprirent les Barbares chargés et embarrassés des dépouilles de la Campanie, les forcèrent à regagner leurs vaisseaux avec beaucoup de perte ; et le beau-frère de Genseric, qui commandait l’expédition, fut trouvé dans le nombre des morts[1]. Cette vigilance annonçait l’esprit du nouveau règne ; mais la plus exacte vigilance et les forces les plus nombreuses n’auraient pas suffi pour défendre la côte étendue de l’Italie des ravages d’une guerre maritime. On attendait du génie de Majorien une entreprise plus hardie et plus avantageuse pour l’empire. C’était de lui seul que Rome osait espérer la restitution de l’Afrique ; et le dessein qu’il forma d’attaquer les Vandales dans leurs nouvelles possessions, était le résultat d’une politique savante autant que courageuse. Si l’empereur avait pu inspirer une partie de son intrépidité à la jeunesse de l’Italie, s’il avait pu ranimer dans le champ de Mars la pratique de ces exercices militaires dans lesquels il avait toujours surpassé ses

    ressemble au ressentiment personnel. (Novell., tit. IX, p. 37.) La loi qui punissait l’obstination des veuves fut révoquée par Sévère, successeur de Majorien. (Novell. Sever., tit. I, p. 37.)

  1. Sidonius, Panegyr. Majorian., 385-440.