Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/416

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le patrice Ricimer : et cet heureux événement parut devoir assurer l’union de l’empire et sa prospérité. On étala pompeusement, à cette occasion, les richesses des deux empires, et un grand nombre de sénateurs consommèrent leur ruine par leurs efforts pour déguiser leur pauvreté. Durant ces fêtes, toutes les affaires furent suspendues, les tribunaux demeurèrent fermés, les rues de Rome, les théâtres et les places publiques retentirent des danses et des chants de l’hyménée ; et la princesse, vêtue d’une robe de soie et la couronne sur la tête, fut conduite au palais de Ricimer, qui avait changé son habit militaire contre la robe de consul et de sénateur. Dans cette occasion, Sidonius, dont l’ambition et les premières espérances avaient été si cruellement déçues, parut comme orateur de l’Auvergne parmi les députés des provinces qui venaient adresser au nouveau souverain leurs plaintes ou leurs félicitations[1]. [A. D. 468. 1 janvier.]On approchait des calendes de janvier, et le poète vénal qui avait aimé Avitus et estimé Majorien, célébra, à la sollicitation de ses amis, en vers héroïques, le mérite, le bonheur, le second consulat et les triomphes futurs de l’empereur Anthemius. Sidonius prononça, avec autant de succès que de confiance, un panégyrique qui existe encore ; et quels que fussent

  1. Interveni autem nuptiis patricii Ricimeris, cui filia perennis Augusti in spem publicæ securitatis copulatur. Le voyage de Sidonius depuis Lyon, et les fêtes de Rome, sont décrits avec assez de talent (l. I, epist. 5, p. 9-13 ; ep. 9, p. 21.)