Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/420

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les chrétiens continuèrent à célébrer tous les ans, dans le mois de février, la fête des Lupercales, à laquelle ils attribuaient une influence secrète et mystique sur la fécondité du genre animal et végétal. Les évêques de Rome désiraient abolir cette coutume profane, si contraire à l’esprit du christianisme ; mais leur zèle n’était point appuyé par l’autorité du magistrat civil ; l’abus subsista jusqu’à la fin du cinquième siècle, et le pape Gélase, qui purifia la capitale de ce reste d’idolâtrie, fut obligé d’apaiser, par une apologie spéciale, les murmures du peuple et du sénat[1].

Dans toutes ses déclarations publiques, l’empereur Léon prenait vis-à-vis d’Anthemius le ton d’autorité d’un père, et y ajoutait les protestations du plus vif attachement pour le fils avec lequel il avait partagé l’administration de l’univers[2]. [Préparatifs contre les Vandales d’Afrique. A. D. 468.]La situation de Léon

    et Nardini (p. 386, 387) ont travaillé à découvrir la position exacte du Lupercal.

  1. Baronius publia, d’après les manuscrits du Vatican, l’épître du pape Gélase (A. D. 496, nos 28-45), qui a pour titre : Adversus Andromachum senatorem, cæterosque Romanos, qui Lupercalia, secundùm morem pristinum, colenda constituebant. Gélase suppose toujours que ses adversaires ont au moins le nom de chrétiens, et pour ne pas leur céder en préjugés et en absurdité, il impute toutes les calamités du temps à la célébration de cette fête innocente.
  2. Itaque nos quibus totius mundi regimen commisit superna provisio… Pius et triumphator semper Augustus filius noster Anthemius, licet divina majestas et nostra creatio pietati ejus plenam imperii commiserit potestatem, etc…