Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/422

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fois exécuté Caton, de se réunir à l’armée impériale sous les murs de Carthage. La nouvelle de ses succès arracha de Genseric quelques insidieuses propositions de paix ; mais son inquiétude redoubla lorsqu’il apprit la réconciliation du comte Marcellin avec les deux empires. Le patrice, renonçant à son indépendance, s’était déterminé à reconnaître l’autorité d’Anthemius, qu’il avait accompagné à Rome. Les flottes dalmatiennes entrèrent dans les ports d’Italie ; la valeur de Marcellin expulsa les Vandales de la Sardaigne ; et les faibles efforts de l’empire d’Occident secondèrent à un certain point les préparatifs immenses des Romains de l’Orient. On a fait l’évaluation exacte des frais de l’armement naval que Léon envoya contre les Vandales d’Afrique ; et ce calcul, aussi curieux qu’intéressant, nous fournit un aperçu de l’opulence de l’empire au moment de sa décadence. Les domaines de l’empereur ou son patrimoine particulier fournirent dix-sept mille livres pesant d’or, et les préfets du prétoire levèrent sur les provinces quarante-sept mille livres d’or et sept cent mille livres d’argent ; mais les villes furent réduites à la plus extrême pauvreté ; et les calculs des amendes et des confiscations, considérées comme une partie intéressante du revenu, ne donnent pas une grande idée de la douceur et de l’équité de l’administration. Toutes les dépenses de la campagne d’Afrique, de quelque moyen qu’on se soit servi pour les défrayer,

    leur pays. (Voyez Plutarque, in Caton. Uticens., t. IV, p. 275 ; Strab., Géogr., l. XVII, p. 1193.)