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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/444

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dans une situation incertaine, entre le titre d’empereur et celui d’exilé, jusqu’au moment où il fut assassiné par l’ingrat Glycerius, que, peut-être pour prix de son crime, on éleva au siége archiépiscopal de Milan[1].

Le patrice Creste. A. D. 475.

Les nations qui avaient maintenu leur indépendance depuis la mort d’Attila, étaient établies par droit de conquête ou de possession dans les vastes pays situés au nord du Danube ou dans les provinces romaines entre ce fleuve et les Alpes ; mais leur plus brave jeunesse suivait les drapeaux des confédérés qui défendaient et opprimaient l’Italie[2]. Dans cette multitude se faisaient remarquer les Hérules, les Scyrres, les Alains, les Turcilinges, les Rugiens. Oreste[3], fils de Tatullus, et père du dernier empereur de l’Occident, suivit l’exemple de ses compa-

  1. Malchus, apud Phot., p. 172 ; Ennod., epigram. 82, in Sirmond opera, l. I, p. 1879. Il n’est pourtant pas absolument certain que l’empereur et l’archevêque fussent la même personne.
  2. Relativement aux mercenaires qui renversèrent l’empire d’Occident, nous suivons Procope (De bell. Goth., l. I, c. 1, p. 308) L’opinion générale et quelques écrivains très-modernes représentent mal à propos Odoacre comme un monarque, et un monarque étranger, qui envahit l’Italie avec une armée de ses sujets naturels.
  3. Orestes, qui eo tempore, quando Attila ad Italiam venit, se illi junxit, et ejus notarius factus fuerat. Anonym., Val., p. 716. Il se trompe sur la date ; mais son opinion paraît fondée lorsqu’il assure que le secrétaire d’Attila fut le père d’Augustule.