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Décadence de la fierté romaine.

Odoacre fut le premier prince barbare qui régna en Italie sur un peuple devant lequel avait justement fléchi l’univers. La chute des Romains excite encore en nous une compassion respectueuse, et nous nous sentons portés à partager l’indignation et la douleur que nous supposons à leur postérité dégénérée ; mais les calamités de l’Italie avaient éteint peu à peu tout sentiment de gloire et de liberté. Tant qu’on avait vu subsister la vertu romaine, les provinces de la république étaient soumises à ses armes, et ses citoyens n’obéissaient qu’à ses lois : ces lois une fois anéanties par la discorde civile, la ville et les provinces devinrent l’humble propriété d’un usurpateur. Le temps et la violence anéantirent les formes de la constitution, qui adoucissaient ou déguisaient la honte de l’esclavage ; les Italiens se plaignaient alternativement de l’absence et de la présence de leurs souverains, objets de leur crainte ou de leur mépris ; et durant cinq siècles successifs, Rome éprouva tous les maux que peuvent faire souffrir la licence militaire, les caprices du despotisme, et le système d’oppression le plus soigneusement combiné. Durant cette période, les Barbares étaient sortis de leur

    ciples, et opéra dans la route une suite continuelle de miracles. Une dame napolitaine remplaça dévotement Augustule par saint Severin ; le premier n’existait probablement plus. Voy. Baronius (Annal. ecclés., A. D. 496, nos 50, 51) et Tillemont (Mém. ecclés., t. XVI, p. 178-181), d’après la vie originale par Eugippe. Le récit de la translation du saint à Naples est aussi une pièce authentique.