vrai simulacre de la guerre. Une douce mais exacte discipline leur donnait l’habitude de la modestie, de la sobriété et de l’obéissance ; on apprenait aux Goths à ne pas fouler le peuple, à respecter les lois, et à se soumettre à tous les devoirs de la société civile, et à renoncer à l’usage illégitime et barbare des combats judiciaires et des vengeances particulières[1].
Système de Théodoric à l’égard des puissances étrangères.
La victoire de Théodoric avait répandu l’alarme chez tous les Barbares de l’Occident ; mais lorsqu’ils aperçurent que le monarque, satisfait de sa conquête, désirait la paix, ils le respectèrent au lieu de le craindre, et ils se soumirent à la puissante médiation d’un prince qui l’employa toujours à les civiliser et à terminer leurs querelles[2]. Les ambassadeurs qui venaient à Ravenne, des pays les plus éloignés, admiraient sa sagesse, sa magnificence[3] et sa courtoisie ; et s’il acceptait quelquefois des esclaves ou
- ↑ Ces détails sur l’établissement militaire des Goths en Italie, sont tirés des Lettres de Cassiodore. (Variar., I, 24-40 ; III, 3, 24-48 ; IV, 13, 14 ; V, 26, 27 ; VIII, 3, 4-25). Le savant Mascou a jeté du jour sur les lettres du roi des Goths, Histoire des Germains, l. XI, 40-44, note 14.
- ↑ Voyez la clarté et la vigueur de ses négociations dans Ennodius, p. 1607 ; et dans Cassiodore, Variar., III, 1, 2, 3, 4 ; IV, 13 ; V, 43, 44, qui emploie au nom du roi le ton de l’amitié, des conseils, de la prière, etc.
- ↑ Même celle de sa table (Variar., VI, 9) et de son palais (VII, 5). Le désir d’exciter l’admiration des étrangers est présenté comme un motif très-raisonnable pour justifier ces vaines prodigalités et les soins que prenaient des officiers chargés de ces deux objets.