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ment à la personne ou à la dignité d’Anastase. Le choix des deux consuls, fait d’accord entre les deux souverains, attestait chaque année l’alliance du royaume de Théodoric et de l’empire d’Orient ; mais il paraît que le consul d’Italie, nommé par le roi goth, avait besoin de l’aveu du souverain de Constantinople[1]. Le palais de Ravenne offrait la répétition de la cour de Théodose ou de Valentinien. Le préfet du prétoire, le préfet de Rome, le questeur, le maître des offices, le trésorier public et le trésorier privé, dont le rhéteur Cassiodore a pompeusement décrit les fonctions, continuaient à exercer l’autorité des ministres d’état. Le département des tribunaux et celui des finances, qu’on regardait comme subalternes, étaient délégués à sept consulaires, trois correcteurs et cinq présidens qui gouvernaient les quinze régions de l’Italie d’après les principes et même les formes de la jurisprudence romaine[2].

  1. L’alliance de l’empereur et du roi d’Italie est rapportée par Cassiodore (Variar., l. I ; II, 1, 2, 3 ; VI, 1) et par Procope (Gothic., l. II, c. 6 ; l. III, c. 21), qui vante l’amitié d’Anastase et de Théodoric : mais à Constantinople et à Ravenne on ne donnait pas la même valeur aux expressions figurées du style des complimens.
  2. Paul Warnefrid, le diacre (De reb. Longobard, l. II, c. 14-22) a ajouté une dix-huitième province aux dix-sept de la Notitia, celle des Apennins (Muratori, Script. rerum italicarum, t. I, p. 431-433.) Mais de ces provinces les Vandales possédaient la Sardaigne et la Corse ; et il paraît que les deux Rhéties et les Alpes Cottiennes étaient abandonnées à un gouvernement militaire, Giannone a recherché