Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/193

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en défendant avec profondeur le symbole de Nicée contre les hérésies d’Arius, d’Eutychès et de Nestorius ; et dans un traité particulier, il expliqua ou exposa l’unité de Dieu admise chez les catholiques, par la non-différence de trois personnes distinctes, quoique consubstantielles. Pour l’instruction des Latins, il soumit son génie à une étude minutieuse des arts et des sciences de la Grèce. Sa plume infatigable traduisit et éclaircit la géométrie d’Euclide, la musique de Pythagore, l’arithmétique de Nichomaque, la mécanique d’Archimède, l’astronomie de Ptolémée, la théologie de Platon, et la logique d’Aristote, avec le commentaire de Porphyre. Il se trouva seul en état de décrire un cadran solaire, une horloge d’eau et une sphère qui représentait le mouvement des planètes et que l’on regardait comme des merveilles de l’art. De ces spéculations abstraites, il descendait, ou, pour parler plus exactement, il s’élevait à la pratique des devoirs de la vie publique et de la vie privée ; sa générosité soulageait les indigens, et son éloquence, comparée par la flatterie à celle de Démosthène et de Cicéron, ne s’employa jamais du moins qu’en faveur de l’innocence et de l’humanité. Un prince habile sentit et récompensa

    (VI, 6 ; VII, 13 ; VIII, 1, 31, 37 et 40), et Cassiodore (Var., I, 39 ; IV, 6 ; IX, 21), fournissent plusieurs preuves de la grande réputation qu’il obtint de son temps. Il est vrai que l’évêque de Pavie voulait acheter une vieille maison que Boëce avait à Milan, et que les éloges furent peut-être une partie du payement.