Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/281

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indique les couleurs, les nuances et les veines de dix ou douze marbres, jaspes et porphyres, mêlés et contrastés comme ils eussent pu l’être par un habile peintre. Ce triomphe du Christ fut orné des dernières dépouilles du paganisme ; mais la plus grande partie de ces matériaux précieux venaient des carrières de l’Asie mineure, des îles et du continent de la Grèce, de l’Égypte, de l’Afrique et de la Gaule. La piété d’une matrone romaine offrit huit colonnes de porphyre, qu’Aurélien avait placées dans le temple du Soleil ; huit autres de marbre vert furent fournies par le zèle ambitieux des magistrats d’Éphèse ; toutes sont admirables pour la hauteur et les proportions, mais leurs chapiteaux fantastiques n’appartiennent à aucun ordre d’architecture : l’église fut remplie d’un grand nombre d’ornemens et de figures en mosaïques finies avec soin, et on exposa imprudemment, à la superstition des Grecs, les images du Christ, de la Vierge, des saints et des anges, qu’a dégradées depuis le fa-

    leur de rose, l’une avec une teinte plus blanche, et l’autre pourpre avec des fleurs d’argent ; 3o, le porphyre d’Égypte à petites étoiles ; 4o. le marbre vert de Laconie ; 5o. le carien, qu’on tirait du mont Iassis, et qui a des veines obliques, blanches et rouges ; 6o. le lydien, pâle à fleurs rouges ; 7o. l’africain ou le mauritanien, couleur d’or ou de safran ; 8o. le celtique, noir à veines blanches ; 9o. le bosphorique, blanc à bordures noires. Sans compter le marbre de Proconnèse qui formait le pavé, et des marbres de Thessalie et du pays des Molosses, etc., dont les couleurs sont moins distinctes.