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que le mur extérieur avait moins d’élévation, mais plus de solidité ; et chaque tour était protégée par un boulevart quadrangulaire. Le terrain dur et rocailleux résistait aux instrumens des mineurs ; et au sud-est, où il était plus facile à entamer, un nouvel ouvrage, qui s’avançait en forme de demi-lune, retardait leur approche. Une rivière remplissait les doubles et les triples fossés ; et les plus ingénieux travaux avaient été employés pour donner de l’eau à la ville, l’ôter aux assiégeans, et prévenir le dégât d’un débordement naturel ou d’une inondation opérée à dessein. Durant plus de soixante années, Dara remplit l’objet que s’était proposé son fondateur, et elle ne cessa d’exciter l’inquiétude des Perses, qui présentaient la construction de cette forteresse comme une infraction au traité de paix conclu entre les deux empires.

Les portes Caspiennes ou les portes d’Ibérie.

Entre l’Euxin et la mer Caspienne, les branches du Caucase traversent dans toutes les directions la Colchide, l’Ibérie et l’Albanie ; et la géographie des anciens et des modernes a souvent confondu les deux entrées ou portes principales qui ouvrent le pays du nord au sud. Le nom de portes Caspiennes ou d’Albanie convient proprement à Derbend[1], qui oc-

  1. Voyez sur la ville et le défilé de Derbend, d’Herbelot, Bibl. orient., p. 157, 291, 807 ; Pétis de la Croix, Hist. de Gengiskan, l. IV, c. 9 ; Hist. généalogique des Tatars, t. I, p. 120 ; Olearius, Voyage en Perse, p. 1039-1041 ; et Corneille le Bruyn, Voyages, t. I, p. 146, 147. On peut comparer la vue qu’il en donne avec le plan d’Olearius, à