mot d’archer comme un terme de mépris. « On a pu mépriser peut-être, dit-il, ces jeunes gens qui, désarmés, se montraient à pied dans les champs de Troie, et qui, cachés derrière un tombeau ou le bouclier d’un ami, tiraient vers leur poitrine[1] la corde de l’arc, et lançaient d’une main faible un trait sans vigueur ; mais nos archers montent des chevaux qu’ils gouvernent avec une adresse admirable ; un casque et un bouclier défendent leur tête et leurs épaules ; une armure de fer couvre leurs jambes, et leur corps est revêtu d’une cotte de mailles. Ils portent un carquois du côté droit, une épée du côté gauche ; et lorsqu’ils se trouvent près de l’ennemi, ils savent manier la lance et la javeline. Les arcs dont ils se servent ont de la force et de la pesanteur ; ils les tirent dans toutes les directions possibles, au moment où ils se précipitent, au moment où ils se retirent, en avant, en arrière, en flanc ; et comme ils rapprochent la corde de l’arc, non pas de la poitrine, mais de l’oreille droite, il n’y a qu’une armure bien ferme qui puisse résister à la rapidité et à la violence de leurs traits. » Cinq cents navires manœuvres par vingt mille matelots de l’Égypte, de la
- ↑ Νευρην μεν μαζῳ πελασεν, τοξῳ δε σιδηρον., Iliade, Δ 123. Que ce tableau a de précision, de justesse et de beauté ! Je vois les attitudes de l’archer ; le son aigu de la corde frappe mes oreilles :
Λιγξε βιος, νευρη δε μεγ’ ιαχεν,αλτο δ’οιστος.
Teucer, percèrent avec l’arc ces fiers guerriers qui leur reprochaient d’avoir la faiblesse des femmes et des enfans.