Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/378

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tres parmi les Barbares. Sa mère, sœur de Clovis, descendait des rois chevelus de la race mérovingienne[1], et la race souveraine des Amali avait reçu, à la onzième génération, un nouvel éclat du père d’Amalasonthe, le grand Théodoric, dont le mérite aurait anobli une extraction plébéienne. Sa fille était, par son sexe, exclue du trône des Goths ; mais la vigilante tendresse du monarque pour sa famille et pour son peuple, découvrit le dernier héritier de la ligne royale, dont les ancêtres s’étaient réfugiés en Espagne ; et l’heureux Eutharic se vit élevé tout à coup au rang de consul et de prince. Il jouit peu des charmes d’Amalasonthe, et de l’espoir d’une si belle succession, et celle-ci se trouva, après la mort de son mari et de son père, tutrice de son fils Athalaric, et régente du royaume d’Italie. Elle était alors âgée de vingt-huit ans, et sa beauté, ainsi que son esprit, avaient acquis toute leur perfection. Ses charmes, que la jalouse Théodora croyait dignes de disputer la conquête d’un empereur, étaient relevés par une raison forte, de l’activité et du courage. L’éducation et l’expérience avaient perfectionné ses talens ; ses études philosophiques ne lui avaient in-

    X et XI, 1 ; et Jornandès, De reb. get., c. 59 ; et De successione regnorum, in Muratori, t. I, p. 241.

  1. Le mariage de Théodoric et d’Audeflède, sœur de Clovis, peut être placé à l’année 495, peu de temps après la conquête de l’Italie. (du Buat, Hist. des peuples, etc., t. IX, p. 213.) Les noces d’Eutharic et d’Amalasonthe furent célébrées en 515. (Cassiodore, in Chron. p. 453.)