Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/417

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autre côté l’attention des Goths par une escarmouche poussée avec vigueur et avec succès. Le général sut ménager habilement et ces secours arrivés si à propos et l’opinion que l’on pouvait en avoir. Il ranima le courage ou du moins l’espoir des soldats et du peuple. L’historien Procope fut chargé de l’importante mission d’aller rassembler les troupes et les vivres que la Campanie pouvait fournir, ou qu’avait envoyés Constantinople : le secrétaire de Bélisaire fut bientôt suivi d’Antonina elle-même[1], qui traversa hardiment les postes de l’ennemi, et revint bientôt ramenant à son époux et à la ville assiégée les secours arrivés de l’Orient. Des navires qui portaient trois mille Isauriens, mouillèrent dans la baie de Naples et ensuite à Ostie. Plus de deux mille chevaux, dont une partie était de Thrace, débarquèrent à Tarente ; et après avoir joint cinq cents soldats de la Campanie et un convoi de voitures chargées de vin et de farine, ils suivirent la voie Appienne, depuis Capoue jusqu’aux environs de Rome. Les forces qui arrivaient par terre et par mer se réunirent à l’embouchure du Tibre. Antonina assembla un conseil de guerre ; il y fut décidé qu’à force de voiles et de rames, on remonterait la rivière : les Goths ne voulurent point les attaquer de peur de troubler la né-

    souvenir de Numa, des arcs de triomphe, les sépulcres des Scipions, des Métellus, etc.

  1. Les expressions de Procope présentent un sens défavorable : τυχην εκ το‌υ ασφαλο‌υς την σφισι συμβησομενην καραδοκειν. (Goth., l. II, c. 4) ; cependant il parle d’une femme.