Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/51

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peuple revit et approuva leurs travaux dans trois assemblées successives. Après avoir reçu le baptême, Clovis réforma différens articles qui paraissaient incompatibles avec le christianisme : ses fils corrigèrent encore la loi salique ; et Dagobert en fit réviser et publier le code dans sa forme actuelle, cent ans après l’établissement de la monarchie française. Vers la même époque, les Ripuaires écrivirent et promulguèrent leurs coutumes. Charlemagne lui-même, le législateur de son pays et de son siècle, avait étudié avec attention les deux lois nationales toujours en vigueur parmi les Francs[1]. La sollicitude des rois mérovingiens s’étendit aussi sur les peuples tributaires. Ce fut par leurs soins que furent rédigées les institutions grossières des Allemands et des Bavarois, et ce fut leur autorité qui les ratifia. Les Visigoths et les Bourguignons, dont les conquêtes dans la Gaule précédèrent celle des Francs, se montrèrent moins empressés de jouir de l’avantage le plus important que procure la civilisation. Euric fut le premier roi des Goths qui fixa par écrit les lois et les usages de son peuple, et la composition du code des Bourguignons fut une mesure de politique plutôt que de justice. Ils sentirent la néces-

  1. Éginhard, in vit. Caroli magni, c. 29, t. V, p. 100. Par ces deux lois, la plupart des critiques entendent la Salique et la Ripuaire ; la première s’étendait à tout le pays depuis la forêt Carbonaire jusqu’à la Loire (t. IV, p. 151), et l’autre était en vigueur depuis cette même forêt jusqu’au Rhin, t. IV, p. 222.