Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/75

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neurs, et se trouvant embarrassés du nombre de leurs prisonniers, ils offrirent de les rendre pour une faible rançon, et se préparèrent à les massacrer, en cas que la garnison refusât de les acheter. Un autre détachement pénétra jusqu’à Brivas ou Brioude, dont les habitans s’étaient réfugiés avec leurs effets dans le sanctuaire de Saint-Julien. Les portes de l’église résistèrent à leurs efforts ; mais un soldat audacieux entra par une fenêtre du chœur, et fit un passage à ses camarades ; le peuple et le clergé, les dépouilles profanes et sacrées, tout fut arraché des autels, et le partage sacrilége de ce butin se fit dans les environs de Brioude : mais le pieux fils de Clovis punit sévèrement cette violence impie ; les plus coupables l’expièrent par leur mort : ceux dont la participation au crime ne put être prouvée, furent laissés à la vengeance de saint Julien. Théodoric relâcha les captifs, fit rendre toutes les dépouilles, et étendit le droit de sanctuaire à cinq milles autour du sépulcre du saint martyr[1].

Histoire d’Attale.

Avant de retirer son armée de l’Auvergne, Théodoric exigea des gages de la fidélité future d’un peuple dont la haine ne pouvait plus être contenue que par la terreur, et emmena les fils des plus illustres sénateurs comme otages et garans de la foi de

  1. Voy. les révolutions et les guerres de l’Auvergne dans saint Grégoire de Tours, l. II, c. 37, t. II, p. 183 ; et l. III, c. 9, 12, 13, tom. II, p. 191, 192 ; De miraculis S. Juliani, c. 13, t. II, p. 466. Il décèle souvent sa partialité pour son pays.