Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

années de ce règne est marquée par des tremblemens de terre d’une telle durée, que Constantinople fut ébranlée plus de quarante jours, et d’une telle étendue, que la surface entière du globe ou du moins de l’empire romain, fut affectée de la commotion. On ressentit des mouvemens, soit d’oscillation, soit de pulsation : on vit paraître d’énormes crevasses ; des corps d’un grand volume et d’une grande pesanteur furent lancés dans les airs : la mer s’avança et se retira alternativement au-delà et en-deçà de ses limites ordinaires ; une montagne arrachée du Liban[1] fut jetée au milieu des flots, où elle servit de môle au nouveau port de Botrys en Phénicie[2]. Sans doute le coup qui ébranle une fourmillière doit écraser dans la poussière des myriades d’insectes ;

    romain sous le règne de Justinien, sont décrits ou indiqués par Procope (Goth., l. IV, c. 25 ; Anec. c. 18) ; par Agathias (l. II, p. 52, 53, 54 ; l. V, p. 145-152) ; par Jean Malala (Chron., t. II, p. 140-146, 176, 177, 183, 193, 220, 229, 231, 233, 234) ; et par Théophane (p. 151, 183, 185, 191-196).

  1. Il s’agit ici d’une hauteur escarpée ou d’un cap perpendiculaire entre Aradus et Botrys, nommé par les Grecs θεων προσωπον, et ευπροσωπον ou λιθοπροσωπον par les chrétiens scrupuleux. (Polybe, l. V, p. 411 ; Pomponius-Mela, l. I, c. 12, 87, cum Isaac Voss. Obs. ; Maundrell, Journey, p. 32, 33 ; Pococke, Descript., vol. 2, p. 99.)
  2. Botrys fut fondée, ann. ante Christ. 935-903, par Ithobal, roi de Tyr. Marsham (Canon. Chron., p. 387, 388). Le misérable village de Patrone, qu’on voit aujourd’hui sur son emplacement, n’a point de port.