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Rhétiennes, et s’empara des trésors qu’on y avait cachés. À l’extrémité de la Calabre, il toucha de sa lance une colonne placée près de Reggio, sur le bord de la mer[1], et déclara que cette ancienne borne serait à jamais celle de son royaume[2].

L’exarchat de Ravenne.

Le royaume des Lombards et l’exarchat de Ravenne divisèrent inégalement l’Italie durant une période de deux siècles. Justinien réunit les offices et les professions que la jalousie de Constantin avait séparés, et dix-huit exarques furent successivement revêtus, au déclin de l’empire, de toute l’autorité civile, militaire et même ecclésiastique que conservait le prince qui régnait à Byzance. Le pays soumis à leur juridiction immédiate, consacré depuis sous le nom de patrimoine de Saint-Pierre, embrassait la Romagne actuelle, les marais ou les vallées de Ferrare et de Commachio[3], cinq villes maritimes, depuis Rimini

  1. Les géographes anciens parlent souvent de la columna rhegina, placée dans la partie la plus étroite du phare de Messine, à cent stades de la ville de Reggio. Voyez Cluvier (Ital. antiq., t. II, p. 1295) ; Lucas Holsten. (Annotat. ad Cluvier, p. 301) ; Wesseling (Itiner., p. 106).
  2. Les historiens grecs ne donnent que de faibles lumières sur les guerres d’Italie. (Ménandre, in Excerpt. legat., p. 124-126 ; Théophylacte, l. III, c. 4.) Les Latins sont plus satisfaisans, et surtout Paul Warnefrid (l. III, c. 15-34) qui avait lu les histoires antérieures de Secundus et de saint Grégoire de Tours. Baronius rapporte quelques lettres des papes, etc., et on trouve les époques fixées dans la Chronologie exacte de Pagi et de Muratori.
  3. Zacagni et Fontanini, défenseurs de la cause des