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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/406

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lois ont prolongé la durée de son règne si court et si orageux.

Rétablissement de Chosroès sur le trône, et sa politique. A. D. 591-603.

Des fêtes et des exécutions signalèrent le rétablissement de Chosroès ; et les gémissemens des criminels qu’on multipliait ou qu’on faisait expirer dans les tortures troublèrent souvent la musique du banquet royal. Un pardon général aurait calmé et consolé un pays ébranlé par les dernières révolutions ; mais avant de condamner les dispositions sanguinaires de Chosroès, il faudrait savoir si les Persans n’étaient pas accoutumés à l’alternative de craindre la sévérité ou de mépriser la faiblesse de leur souverain. La justice et la vengeance du conquérant punirent également la révolte de Bahram et la conspiration des satrapes ; les services de Bindoès lui-même ne purent faire oublier qu’il avait trempé ses mains dans le sang du dernier roi ; et le fils d’Hormouz voulut montrer son innocence et affermir le respect dû à la personne sacrée des monarques. Durant la vigueur de la puissance romaine, les armes et l’autorité des premiers Césars avaient établi plusieurs princes sur le trône de la Perse. Mais les Persans étaient bientôt révoltés des vices ou des vertus adoptés par leurs maîtres dans une terre étrangère, et l’instabilité de leur pouvoir donna lieu à cette remarque vulgaire, que la légèreté capricieuse des esclaves de l’Orient sollicitait et rejetait avec la même ardeur les princes désignés par le choix de Rome[1].

  1. Experimentis cognitum est Barbaros malle Româ pe-