mens, l’or, les pierreries et la soie dont on venait de faire usage, et distribua de sa main de riches joyaux et des boucles d’oreilles à ses nouveaux alliés. Dans une entrevue secrète, il lui montra le portrait d’Eudoxie sa fille[1], et daigna par sa promesse flatter le Barbare de l’espoir de posséder cette belle et auguste épouse. Il obtint sur-le-champ un secours de quarante mille cavaliers, et négocia une puissante diversion des armes turques du côté de l’Oxus[2]. Les Persans à leur tour se retirèrent avec précipitation : Héraclius, campé à Édesse, passa en revue son armée composée de soixante-dix mille Romains et étrangers, et il employa quelques mois à reprendre les villes de la Syrie, de la Mésopotamie et de l’Arménie, dont les fortifications avaient été mal réparées. Sarbar tenait toujours le poste important
- ↑ Épiphanie ou Eudoxie, la seule fille d’Héraclius et d’Eudoxie sa première femme, naquit à Constantinople le 7 juillet, A. D. 611. Elle fut baptisée le 15 août, et couronnée dans la chapelle de Saint-Étienne du palais, le 4 octobre de la même année. Elle avait donc environ quinze ans. On l’envoya à cet effet au prince turc ; mais elle apprit en route la mort du mari qui lui était destiné. (Ducange, Fam. byzant., p. 118.)
- ↑ Elmacin (Hist. Saracen., p. 13-16) rapporte des faits curieux et vraisemblables ; mais ses évaluations arithmétiques sont trop considérables. Il suppose 300,000 Romains assemblés à Édesse, et 500,000 Persans tués à la bataille de Ninive. Le retranchement d’un zéro sur chaque nombre serait tout au plus suffisant pour donner à de pareils calculs un air de raison.