Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/55

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appuyèrent la cause de leurs vassaux respectifs ; et sans attendre un lent et douteux arbitrage, l’Arabe, secondé par la Perse, enrichit son camp errant des dépouilles et des captifs de la Syrie. Justinien, au lieu de repousser Almondar, essaya de le corrompre, tandis qu’il appelait des extrémités de la terre les nations de l’Éthiopie et de la Scythie, pour les engager à envahir les domaines de son rival : mais le secours de pareils alliés était éloigné et précaire ; et la découverte de cette correspondance justifia les plaintes des Goths et des Arméniens, qui implorèrent presque en même temps la protection de Chosroès. Les descendans d’Arsace, encore nombreux en Arménie, avaient été excités à défendre les restes de leur liberté nationale et de leurs droits héréditaires ; et les ambassadeurs de Vitigès avaient traversé l’empire en secret, pour aller exposer le danger imminent et presque inévitable du royaume d’Italie. Ils se réunirent dans les mêmes plaintes ; elles étaient bien fondées, et elles eurent du succès. « Nous venons, dirent-ils, plaider devant votre trône vos intérêts ainsi que les nôtres. L’ambitieux et perfide Justinien veut être le seul maître de la terre. Depuis le moment où cette paix perpétuelle, qui compromet la liberté du genre humain, a été signée, ce prince, qui se dit votre allié, et se conduit comme votre ennemi, a également insulté ceux qui lui sont attachés et ceux qui le haïssent, et il a rempli le monde de

    Babylonie. Voyez une note latine dans la Carte de l’empire d’Orient par Delille. Wesseling et d’Anville n’en parlent pas.