seurs de Constantin[1] avait introduit chez elle les élémens des arts et des sciences ; ses navires allaient trafiquer à l’île de Ceylan[2] ; et sept royaumes obéissaient au Negus ou prince souverain de l’Abyssinie. Un conquérant éthiopien attenta pour la première fois à l’indépendance des Homérites, possesseurs de l’opulente et heureuse Arabie ; il prétendait tirer ses droits héréditaires de la reine de Saba[3], et le zèle de la religion sanctifiait ses vues ambitieuses. Les Juifs, puissans et actifs dans leur exil, avaient séduit l’esprit de Dunaan, prince des Homérites. Ils l’avaient excité à venger sur les chrétiens la persécution exercée dans l’empire contre leurs malheureux frères ; quelques négocians romains furent maltraités, et plusieurs chrétiens de
- ↑ Procope (Persic., l. I, c. 19, 20) et Jean Malala (t. II, p. 163-165, 193-196) rapportent les négociations avec les Axumites ou les Éthiopiens. L’historien d’Antioche cite la narration originale de l’ambassadeur Nonnosus, dont Photius (Bibl. Cod. 3) nous a conservé un extrait curieux.
- ↑ Cosmas Indicopleustes (Topograph. Christian., l. II, p. 132, 138, 139, 140 ; l. XI, p. 338, 339) donne des particularités très-détaillées sur le commerce des Axumites à la côte de l’Inde et de l’Afrique, et à l’île de Ceylan.
- ↑ Ludolph., Hist. et Comment. Æthiop., l. II, c. 3.
Appendix, 1694) fournit peu de chose sur l’histoire ancienne de ce pays. Au reste, les chansons et les légendes nationales célèbrent la gloire du Caled ou Ellisthæus, conquérant de l’Yémen.