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et des jésuites qui envahirent le siége d’Angamala ou Cranganor. Les nestoriens endurèrent avec patience soixante années de servitude et d’hypocrisie ; mais du moment où l’industrie et le courage des Provinces-Unies ébranlèrent l’empire des Portugais, ils défendirent avec énergie et avec succès la religion de leurs pères. Les jésuites se trouvèrent hors d’état de maintenir le pouvoir dont ils avaient abusé ; quarante mille chrétiens tournèrent leurs armes contre des oppresseurs arrivés au moment de leur chute ; et l’archidiacre de l’Inde remplit les fonctions épiscopales jusqu’au temps où l’on put obtenir du patriarche de Babylone une nouvelle provision d’évêques et de missionnaires syriaques. Depuis l’expulsion des Portugais, le symbole nestorien se professe librement sur la côte de Malabar. Les compagnies commerçantes de la Hollande et de l’Angleterre aiment la tolérance ; mais si l’oppression blesse moins que le mépris, les chrétiens de saint Thomas ont lieu de se plaindre de la froide indifférence des Européens[1].

Les jacobites.

II. L’histoire des monophysites est moins étendue

  1. Voyez sur les chrétiens de saint Thomas, Assemani, Bibl. orient., t. IV, p. 391-407, 435-451 ; Geddes, Church, History of Malabar, et surtout La Croze, Hist. du Christian. des Indes, 2 vol. in-12. La Haye, 1758 ; ouvrage savant et agréable. Ils ont tiré leurs matériaux de la même source, c’est-à-dire des relations des Portugais et des Italiens, et les préjugés des jésuites sont suffisamment contrebalancés par ceux des protestans.