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qu’aux vignobles, aux mûriers et aux oliviers de la fertile vallée. Les maronites, après avoir abjuré au douzième siècle l’erreur des monothélites, se réconcilièrent avec les Églises latines d’Antioche et de Rome[1] ; et l’ambition des papes, ainsi que la détresse des chrétiens de la Syrie, ont souvent renouvelé la même alliance ; mais il est permis de douter que cette réunion ait jamais été complète ou sincère, et les savans maronites du collége de Rome se sont vainement efforcés d’absoudre leurs ancêtres du crime de schisme et d’hérésie[2].

    dans l’Écriture ; on en prenait, mais avec réserve, une légère portion, dont on faisait de petites croix, etc. : on chantait toutes les années une messe sous leurs rameaux ; et les Syriens leur supposaient la faculté de relever leurs branches contre la neige, à laquelle le Liban paraît être moins fidèle que ne le dit Tacite : inter ardores opacum fidumque nivibus. Métaphore pleine de hardiesse. (Hist., V, 6.)

  1. Le témoignage de Guillaume de Tyr (Hist. in gestis Dei per Francos, l. XXII, c. 8, p. 1022) est copié ou confirmé par Jacques de Vitry (Hist. Hierosol., l. II, c. 77, p. 1093, 1094) ; mais cette ligue peu naturelle expira avec le pouvoir des Francs ; et Abulpharage (qui mourut en 1286) regarde les maronites comme une secte de monothélites (Bibl. orient., t. II, p. 292).
  2. Je trouve un portrait et une histoire des maronites dans le Voyage de la Syrie et du mont Liban par La Roque, 2 vol. in-12. ; Amsterd., 1728, surtout au tom. I, p. 42-47, 174-184 ; t. II, p. 10-120 ; en ce qui a rapport aux temps anciens, il adopte les préventions de Nairon et des autres maronites de Rome, auxquels Assemani craint de renoncer, et qu’il a honte de soutenir. On peut consulter Jablonski