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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 9.djvu/204

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la sagesse de n’en reprendre que la moitié ; il se procura de cette manière une somme de douze cent mille livres sterling, avec laquelle il pourvut aux besoins les plus urgens, et gagna du temps pour l’exécution de ses réformes économiques. Parmi les plans divers qu’on forma pour accroître son revenu, on lui proposa un nouveau mode de tribut, qui aurait mis les contribuables beaucoup trop à la discrétion des employés du fisc. Le ministre lui présenta sur-le-champ une liste d’agens honnêtes et en état de remplir cette fonction. Basile les ayant examinés lui-même, n’en trouva que deux à qui l’on pût confier des pouvoirs si dangereux, et ils justifièrent son estime en refusant cette marque de confiance. Mais les soins assidus de l’empereur établirent insensiblement l’équilibre entre les propriétés et les contributions, entre la recette et la dépense : on assigna un fonds particulier à chaque service, et une méthode publique assura les intérêts du prince et les propriétés du peuple. Après avoir réformé le luxe de sa table, il décida que deux domaines patrimoniaux pourvoiraient à cette espèce de dépense : les impôts payés par ses sujets servaient à leur défense, et il employait le reste à embellir la capitale et les provinces. Le goût des bâtimens, quoique dispendieux en lui-même, peut être excusé et mérite quelquefois des éloges ; il alimente l’industrie, il excite les progrès des arts, et concourt à l’utilité ou aux plaisirs du public. On sent aisément les avantages qui résultent d’un chemin, d’un aquéduc ou d’un