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Épîtres de Grégoire II à l’empereur. A. D. 727.

Nous avons deux épîtres originales de Grégoire II à l’empereur Léon[1] ; et si on ne peut les citer comme des modèles d’éloquence et de logique, elles offrent le portrait ou du moins le masque d’un fondateur de la monarchie pontificale. « On compte, lui dit-il, dix années de bonheur, durant lesquelles nous avons eu la consolation de recevoir vos lettres royales, signées en encre de pourpre, et de votre propre main : ces lettres étaient pour nous des gages sacrés de votre attachement à la foi orthodoxe de nos aïeux. Quel déplorable changement et quel épouvantable scandale ! Vous accusez maintenant les catholiques d’idolâtrie, et, par cette accusation, vous trahissez seulement votre impiété et votre ignorance. Nous sommes forcés de proportionner à cette ignorance la grossièreté de notre style et de nos argumens. Les premiers élémens des saintes lettres suffisent pour vous confondre ; et si, entrant dans une école de grammaire, vous vous y déclariez l’ennemi de notre culte, vous irriteriez la simplicité et la piété des enfans qu’on y instruit, au point qu’ils vous jetteraient

    ici. Les épîtres des papes sont éparses dans les volumes des conciles.

  1. Les deux Épitres de Grégoire II ont été conservées dans les Actes du concile de Nicée (t. VIII, p. 651-674) ; elles ne portent point de date : Baronius leur donne celle de 726 ; Muratori (Annali d’Italia, t. VI, p. 120) dit qu’elles furent écrites en 729, et Pagi en 730. Telle est la force des préventions, que des écrivains papistes ont loué le bon sens et la modération de ces lettres.