Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 9.djvu/331

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désuétude, continua à revêtir leur domination d’une sorte de sainteté ; et par un hasard aussi heureux que celui qui a favorisé les décrétales et les oracles de la Sibylle, l’édifice a subsisté après la destruction des fondemens.

Rétablissement des images en Orient par l’impératrice Irène. A. D. 780, etc.

Tandis que les papes établissaient en Italie leur indépendance et leur domination, les images, qui avaient été la première cause de leur révolte, se rétablissaient dans l’empire d’Orient[1]. Sous le règne de Constantin V, l’union du pouvoir civil et du pouvoir ecclésiastique avait renversé l’arbre de la superstition, sans en extirper la racine. La classe d’hommes et le sexe les plus portés à la dévotion, chérissaient en secret le culte des idoles, car c’était ainsi qu’alors on considérait les images ; et l’alliance des

    Che volete ? i canonici la leggono ; il le disait en riant. » (Perroniana, p. 77.)

  1. Le reste de l’histoire des images depuis Irène jusqu’à Théodora, a été fait, du côté des catholiques, par Baronius et Pagi (A. D. 780-840), par Natalis Alexander (Hist. N. T. seculum 8, Panoplia adversus hæreticos, p. 118-178), et par Dupin (Bibl. ecclés., t. VI, p. 136-154) ; du côté des protestans, par Spanheim (Hist. Imag., p. 305-639), par Basnage (Hist. de l’Église, t. I, p. 556-572 ; t. II, p. 1362-1385), et par Mosheim (Institut. Hist. ecclés. secul. 8 et 9). Les protestans, excepté Mosheim, sont aigris par la controverse ; mais les catholiques, excepté Dupin, se montrent enflammés de toute la fureur et de toute la superstition monacale ; et Le Beau lui-même (Hist. du Bas-Empire), qui était un homme du monde et un savant, se laisse gagner par cette odieuse contagion.