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lacre ou le monument du sixième concile œcuménique fut effacé, et les actes originaux de ce tribunal ecclésiastique livrés aux flammes. Mais dès la seconde année de son règne, leur protecteur fut précipité du trône ; les évêques de l’Orient furent affranchis de la loi de conformité à laquelle ils avaient été momentanément soumis ; la foi de l’Église romaine fut rétablie sur des bases plus solides par les successeurs orthodoxes de Bardanes, et la dispute plus populaire et plus sensible, sur le culte des images, fit oublier les beaux problèmes proposés sur l’incarnation[1].

Union des églises grecque et latine.

Avant la fin du septième siècle, le dogme de l’incarnation, tel qu’il avait été déterminé à Rome et à Constantinople, fut prêché jusque dans les îles de la Bretagne et de l’Irlande[2] : tous les chrétiens qui

  1. L’histoire du monothélisme se trouve dans les Actes des conciles de Rome (t. VII, p. 77-395, 601-608), et de Constantinople (p. 609-1429). Baronius a tiré quelques documens originaux de la Bibliothéque du Vatican ; et les soigneuses recherches de Pagi ont rectifié sa Chronologie. Dupin lui-même (Bibl. ecclés., t. VI, p. 57-71) et Basnage (Hist. de l’Église, t. I, p. 541-555) en donnent un assez bon abrégé.
  2. Dans le concile de Latran de 679, Wilfrid, évêque Anglo-Saxon, signa pro omni Aquilonati parte Britanniæ et Hiberniæ, quæ ab Anglorum et Brittonum, necnon Scotorum et Pictorum gentibus colebantur (Eddius, in vitâ S. Wilfrid, c. 31, apud Pagi, Critica, t. III, p. 88). Théodore (magnæ insulæ Britanniæ archiepiscopus et philosophus) fut attendu long-temps à Rome (Concil., t. VII, p. 714) ;