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et sa fortune. Le contrat de mariage énonce, selon la simplicité de ces temps, l’amour réciproque de Mahomet et de Cadijah, et le représente comme l’homme le plus accompli de la tribu de Koreish. L’époux assigna à sa femme un douaire de douze onces d’or et de vingt chameaux, qui furent fournis par son oncle[1]. Cette alliance replaça le fils d’Abdallah au rang de ses ancêtres, et la judicieuse matrone se contenta de ses vertus domestiques, jusqu’à ce que, parvenu à l’âge de quarante ans[2], il prit le titre de prophète et prêcha la religion du Koran.

Qualités du prophète.

Selon la tradition de ses compatriotes, Maho-

  1. Voici le témoignage flatteur qu’Abu-Taleb rendit à sa famille et à son neveu. Laus Dei, qui nos à stirpe Abrahami et semine Ismælis constituit, et nobis regionem sacram dedit, et nos judices hominibus statuit. Porro Mohammed filius Abdollahi nepotis mei (nepos meus) quo cum ex æquo librabitur e Koraishidis quispiam cui non præponderaturus est, bonitate et excellentiâ, et intellectu et gloriâ et acumine etsi opum inops fuerit (et certe opes umbra transiens sunt depositum quod reddi débet), desiderio Chadijæ filiæ Chowailedi tenetur, et illa vicissim ipsius, quicquid autem dotis vice petieritis, ego in me suscipiam (Pococke, Specimen, à septimâ parte libri Ebu Hamduni).
  2. L’histoire de la Vie privée de Mahomet, depuis sa naissance jusqu’à sa mission, se trouve dans Abulféda (in Vit., c. 3-7) et dans les écrivains arabes, authentiques ou supposés, que cite Hottinger (Hist. orient., p. 204-211), dans Maracci (t. I, p. 10-14) et dans Gagnier (Vie de Mahomet, t. I, p. 97-134).