Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/435

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deur romaine, ouvraient plusieurs communications entre la Gaule et l’Italie[1]. Constantin préféra la route des Alpes Cottiennes, aujourd’hui le mont Cenis, et il conduisit ses troupes avec une diligence si active, qu’il descendit dans la plaine de Piémont, avant que la cour de Maxence eût reçu aucune nouvelle certaine de son départ des bords du Rhin. La ville de Suze cependant, située au pied du mont Cenis, était entourée de murs, et renfermait une garnison assez nombreuse pour arrêter les progrès du conquérant. L’impatience des troupes de Constantin dédaigna les formes ennuyeuses d’un siége. Le jour même qu’elles parurent devant Suze, elles mirent le feu aux portes, appliquèrent des échelles à la muraille, et, montant à l’assaut au milieu d’une grêle de pierres et de flèches, elles entrèrent dans la place l’épée à la main, et taillèrent en pièces la plus grande partie de ceux qui la défendaient. Constantin fit éteindre les flammes, et les restes de Suze furent préservés, par ses soins, d’une destruction totale. À quarante milles environ de cette place, une résistance plus vigoureuse l’attendait. [Bataille de Turin.]Les lieutenans de Maxence avaient assemblé dans les plaines de Turin un corps nombreux d’Italiens. La principale force de cette armée consistait en une espèce de cavalerie pesante, que les Romains, depuis la décadence de leur disci-

  1. Voyez Ammien-Marcellin, XV, 10. La description qu’il donne des routes percées à travers les Alpes est claire, agréable et exacte.