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Guerre contre les Quades et les Sarmates.

Constance apprit une nouvelle alarmante qui lui fit quitter Rome avec précipitation. Les provinces d’Illyrie étaient dans le danger le plus pressant. Les déchiremens de la guerre civile et la perte irréparable qu’avaient éprouvée les légions à la bataille de Mursa, avaient exposé ces contrées presque sans défense aux courses de la cavalerie légère des Barbares, et particulièrement aux incursions des Quades, nation puissante et féroce, qui semblaient avoir échangé les coutumes de la Germanie contre les armes et les connaissances militaires des Sarmates leurs alliés[1]. Les garnisons de la frontière ne suffisaient pas pour les arrêter, et l’indolent monarque fut enfin obligé de rappeler des extrémités de ses états l’élite des troupes palatines, et de se mettre lui-même à leur tête. Cette guerre l’occupa sérieusement pendant une campagne entière, durant l’automne qui la précéda, et le printemps dont elle fut suivie. L’empereur passa le Danube sur un pont de bateaux, tailla en pièces tout ce qui se présenta devant lui, pénétra dans le cœur du pays des Quades, et leur rendit avec usure les maux dont ils avaient affligé les provinces romaines. Les Barbares épouvantés, furent bientôt for-

    Grævius, Antiquités romaines, p. 1897-1936. Cette dissertation est dédiée au pape Sixte-Quint, qui éleva l’obélisque de Constance dans la place, en face de l’église de Saint-Jean-de-Latran.

  1. Les événemens de la guerre des Sarmates et des Quades sont racontés par Ammien, XVI, 10 ; XVII, 12, 13 ; XIV, 31.