nes avaient été transportées à Rome par Auguste et par ses successeurs, comme les monumens les plus durables de leur puissance et de leur victoire[1]. Mais il restait un de ces obélisques qui, soit qu’il parût plus respectable ou plus difficile à transporter, avait échappé long-temps à l’orgueilleuse avidité des conquérans. Constantin, le destinant à embellir sa nouvelle cité[2], le fit déplacer de dessus son piédestal qui était posé devant le temple du Soleil à Héliopolis, et descendre sur le Nil jusqu’à Alexandrie. La mort de Constantin suspendit l’exécution de ce projet, et son fils résolut de faire présent de cet obélisque à l’ancienne capitale de l’empire. On construisit un vaisseau d’une grandeur et d’une force convenables pour transporter des bords du Nil à ceux du Tibre cette masse énorme de granit, d’environ cent quinze pieds de longueur. L’obélisque de Constance fut débarqué à peu près à trois milles de la ville, et élevé, à force d’art et de travail, dans le grand cirque de Rome[3].
- ↑ Voyez Pline, Hist. nat., l. XXXVI, c. 14, 15.
- ↑ Ammien-Marcellin, l. XVII, c. 4. Il donne une interprétation grecque des hiéroglyphes, et Lindenbrogius, son commentateur, ajoute une inscription latine, qui, en vingt vers du siècle de Constance, contient une histoire abrégée de l’obélisque.
- ↑ Voyez Donat. Roma antiqua, l. III, c. 14 ; l. IV, c. 12 ; et la dissertation savante, quoique obscure, de Bargæus sur les obélisques, insérée dans le quatrième volume de
Voyez Warburton, Législation divine de Moïse, t. III, p. 69, 243.