Page:Gide - Œdipe, 1931.djvu/126

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promise par eux à la terre où reposeront ses os.

CRÉON

Allons, bon !… Tu vois que tu ferais décidément mieux de rester parmi nous. On pourra toujours s’arranger.

ŒDIPE

Trop tard, Créon. Mon âme a déjà quitté Thèbes, et tous les liens qui me rattachaient au passé sont rompus. Je ne suis plus un roi ; plus rien qu’un voyageur sans nom, qui renonce à ses biens, à sa gloire, à soi-même.

LE CHŒUR

Reste avec nous, Œdipe. On te soignera bien, tu verras. Souviens-toi que, dans le temps, tu nous as rendu