Page:Gide - Œdipe, 1931.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tu mets au bout de cet élan de ta pensée. Y crois-tu vraiment ?

ANTIGONE

De tout mon cœur et de tout mon esprit. Si ce n’était à toi que je parle, je dirais : de toute mon âme. Mais tu ne crois pas à l’âme non plus.

POLYNICE

Oh ! peut-être finiras-tu par me faire croire à la tienne… Mais, ce Dieu que tu dis, existe-t-il en dehors de toi ?

ANTIGONE

Oui, puisque c’est Lui qui m’attire.

POLYNICE

Simple reflet de tes vertus.