Page:Gide - Œdipe, 1931.djvu/68

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ISMÈNE

Antigone et moi, nos goûts différent tellement, que je la querelle sans cesse. Tout ce que j’aime, elle le blâme et me dit que c’est défendu. Je n’ose même plus rire ou jouer devant elle. Je sais bien qu’elle est plus âgée que moi, mais c’est à croire qu’elle n’a jamais été jeune.

ÉTÉOCLE

Polynice et moi, nés à la fois, élevés ensemble, nous avons eu tout en commun. Je ne goûte pas une joie et n’ai pas une pensée, je crois, qui ne soit aussitôt la sienne, et qui, par son reflet en lui, ne se trouve aussitôt renforcée.