Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/119

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alger (fort national)

Il fait sirocco. L’on étouffe. Sur la terrasse, pieds nus ; la dalle est chaude. Tout est terne ; les blancs les plus délicats sont flétris. L’on sent que le soleil, sitôt franchi ce mur de brume, va faire la chaleur éclatante. Et d’un bond le soleil le franchit.

Le marché ce matin ; non plus en plein air, hélas ! mais couvert. Fruits de couleur vivante, tomates, aubergines et, couleur d’argile et de peau, des fruits-racines merveilleux qu’il faut pourtant se décider à reconnaître et à nommer pommes de terre.

Bain maure ; ce même bain où, due anni fa, Ghéon me rejoignit plein de colère. Qu’il pleuvait ! Qu’il fait beau ! — Mais les hôtes,

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